par astrid » Mar Août 23, 2016 12:50 pm
J'ai été dans le même cas que vous les filles... En décembre 2012 avec mon mari on a décidé que j'arrêtais la pilule pour concevoir un mini nous. Je rêvais de ça, qu'il me dise on se lance! Alors imaginez ma joie, après 5 ans d'amour, et un mariage en vue (nous nous sommes mariés en juin 2013). Il a cédé car cela devenait une obsession pour moi. Je voulais absolument un bébé depuis un bout de temps, mais lui refusait. Un jour, une denos amies proches nous a annoncé sa grossesse, mon mari était fou de joie pour elle, alors j'ai boudé. On s'est disputé fortement, je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas entendre parler d'un bébé pour nous, comme si c'était un calvaire, alors qu'il se réjouissait de la grossesse d'une autre... Nous avions une situation correcte, un appartement, nous allions nous marier, nous nous aimions... Mais non, il ne voulait pas. J'ai été si malheureuse. J'en suis venue à détester cette fille, que j'adorais de tout mon coeur pourtant. J'en suis venue à détester son bébé. Je refusais de les voir mettre les pieds chez moi (elle et son copain) à partir du moment où son ventre commençait à s'arrondir. Je pleurais, j'avais ce besoin vital, même carrément égoïste d'être enceinte. J'étais tout simplement jalouse maladive, et mon couple a commencé à battre de l'aile. J'ai fermé l'accès au fruit défendu (grève du sexe lol). Je n'allais pas faire un enfant dans le dos de mon mari, mais j'ai fait du forcing. En novembre 2012, j'ai annoncé à mon mari que j'arrêtais la pilule. Je l'avais prise durant 7 ans, désormais c'était à lui de se protéger s'il ne voulait pas de bébé. Au bout de 2 semaines sans sexe (monsieur ne supporte pas les préservatifs soit disant), il m'a annoncé que finalement il était prêt. Finie l'abstinence, c'était la fête du slip!
Sauf que voilà, ça n'a pas pris de suite. Quand on est en essai bb1, on se dit que dès qu'on arrête toute contraception on va devenir maman. J'y croyais d'autant plus que notre amie enceinte avait appris sa grossesse 3 semaines après le retrait de son implant. Mais nous ne sommes malheureusement pas toutes logées à la même enseigne, et j'ai fait partie de ces femmes qui sont totalement irrégulières sans être enceintes.
Quelques semaines plus tard, j'ai appris que la soeur de mon mari était elle aussi en essai bébé, juste parce que mon mari lui avait dit qu'on se lançait. Cette fille n'est qu'une gamine, elle avait à l'époque 20 ans à peine, n'a pas de travail, aucun diplôme, et sortait avec son mec depuis moins d'un an.
Alors j'ai commencé à paniquer, à me dire qu'il était hors de question qu'elle tombe enceinte avant moi, ça ne serait pas juste. La jalousie a repris le dessus, je suis devenue quelqu'un que je ne connaissais pas, une vraie peste, avec elle et avec mon mari. Je lui ai fichu une de ces pressions... tous les mois je m'attendais à ce que ma belle soeur m'annonce sa grossesse. Et quand j'ai appris qu'elle était OPK et qu'elle n'arrivait pas à tomber enceinte, je m'en suis réjouie! Je la détestais, je lui souhaitais du malheur. J'étais une vraie s*****! Alors que ce n'est pas du tout dans ma nature...
Après 1 an d'essais infructueux, j'ai commencé à redevenir moi même. Nous avons lâché l'affaire avec mon mari. Bébé ne se décidait pas à venir, tant pis. J'ai fini par me rapprocher de ma belle soeur, qui était autant malheureuse que moi, je me suis dit qu'au final nous étions dans le même bateau. Je lui donnais des conseils comme je le pouvais.
J'avais pris rdv en mars 2014 dans une clinique spécialisée pour faire des tests, je pensais être stérile. En attendant, on laissait faire avec mon mari. Enfin presque. En janvier 2014, j'ai tenté le tout pour le tout, j'ai faire une cure d'huile d'onagre et de gattilier. C'est en février 2014 que j'ai appris ma grossesse. J'ai appelé la clinique en pleurant de joie, pour leur dire que finalement je n'avais plus besoin de faire les tests. La secrétaire était très heureuse pour moi! Mais, malgré ma joie et mon changement de personnalité (je pensais être redevenue une gentille fille), j'ai pris un malin plaisir à annoncer à ma belle soeur que j'étais enceinte.
Son mec, qui désirait lui aussi plus que tout avoir un bébé, a refusé de nous voir tout le long de ma grossesse, ça lui faisait trop mal.
Aujourd'hui je m'en veux un peu quand même...
Elle a fini par avoir son bébé (elle est tombée enceinte en février 2015), nous avons chacune nos propres familles et sommes heureuses.
Ce gros roman pour vous dire que nous sommes toutes pareilles, nous sommes humaines. Nous sommes jalouses, mais nous n'y pouvons rien. Et rappelez vous que nos hommes en disent moins que nous, mais ressentent autant que nous ces sentiments d'injustice.
Vous ne pouvez rien faire à part accepter que durant quelques mois, parfois quelques années quand vous n'avez pas de chance, vous allez devenir une femme méchante et sans coeur, une peste que vous ne reconnaîtrez pas en vous...
Je pense que cela fait partie du fameux instinct maternel. Bébé n'est pas encore là mais vous faites tout pour protéger votre foyer à venir, vous voulez absolument être la meilleure mère qui soit (même si votre grossesse se fait désirer ), et pour cela vous devez être la première à atteindre l'objectif de toute femme normalement constituée en âge de procréer.
C'est du psychologique, mais je pense surtout que c'est un instinct primaire, nous n'y pouvons rien...
Donc ne vous en voulez pas de ressentir cette haine. Si vous culpabilisez, rappelez vous qu'un jour prochain vous serez celle que d'autres femmes detesteront et que vous vous en serez fières!
Bon courage à toutes! ♡